C'est grâce à ce deuxième album que Renaud voit s'ouvrir en grand les portes du succès. Quand sa gouaille populaire, ses airs de loubard, son folk-rock et ses bons mots conquièrent immédiatement un large public. Poursuivant avec brio dans la veine de son premier album, il mêle humour et politique dans "le Blues de la Porte d'Orléans, peinture sociale et dérision dans "Je suis une bande de jeunes", et brosse un portrait féroce des Français dans "Les Charognards", comme dans "Hexagone", une chanson déjà présente dans Amoureux de Paname. Habile à chanter la zone, comme dans "La Bande à Lucien" et "La Chanson du loubard", sur des paroles de Muriel Huster, il nous initie au verlan avec l'irrésistible "Laisse béton", une expression qui, grâce à lui, passe aussitôt dans le langage courant. Tandis qu'il puise dans ses souvenirs pour nourrir "La Boum" ou "Adieu minette" d'anecdotes hilarantes. Un des premiers à mâtiner son rock d'accordéon, il s'affirme comme un authentique poète de la rue, entre violence et tendresse, humour et provocation, en enrichissant son écriture d'images insolites et remarquablement évocatrices. Le style Renaud est bel et bien né. --Sylvie Devilette
Annotation last modified on 2016-06-10 12:01 UTC.